Description :

Né à Varsovie le 27 juin 1921 d’une mère originaire de Barlin et d’un père musicien polonais, Ladislas Kijno grandit dans un coron de Nœux-les-Mines. Il vit jusqu’aux années 80 au cœur du Bassin minier du Nord Pas-de-Calais. Entre autres proche, du sculpteur César, de Picasso et Sonia Delaunay, il suit de près la trace d’Edouard Pignon, son ami né à Bully les Mines, autre figure artistique française éminente de la deuxième moitié du vingtième siècle.

Plus que les textes, les idées et la peinture : la force de la texture

Poète et philosophe dans l’âme, Kijno est curieux de tout. Dès son plus jeune âge il dessine et peint tout ce qui l’entoure. Profondément humaniste et politiquement engagé, Ladislas Kijno trouve dans la création artistique matière à combat. Son œuvre dénonce tout autant les guerres d’Algérie et du Vietnam, qu’il rend hommage aux combats de personnalités internationales telles qu’Angela Davis, Pablo Neruda ou Nelson Mandela.

Ladislas Kijno est fasciné par la façon dont l'inexorable marche du temps transforme la matière. L’artiste formalise sa technique du froissage et de la vaporisation sur toile au début des années 1950. Comme les vieilles pommes fripées qu’il gardait sur un coin de sa table de travail ou la couche picturale des plus grands tableaux des musées qui se racornit, bien davantage que des idées qui chiffonnent, la peinture se fait politique pour mieux se rebeller.

Avec ses papiers froissés Ladislas Kijno donne ainsi sens à l’ensemble de son œuvre et corps à la plus forte de ses idées : « l’homme nait et meurt froissé, la peinture, d’une manière ou d’une autre, il faut y laisser sa peau ».

Commissaire général : Renaud Faroux

Photo : "Ladislas Kijno, froissage", Mairie de Lille, 1988.

© Alkis Violotis